La Grâce dans les portraits de "La Comédie humaine" d’Honoré de Balzac : sens et fonctions discursives
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Honoré de Balzac (1799-1850), auteur de La Comédie humaine, est connu pour ses descriptions réalistes. Les descriptions de personnages chez Balzac, c’est-à-dire les portraits littéraires, saisissent les personnages dans les temps précis et dans les espaces sociaux, politiques et économiques qui les ont produits. Les oeuvres balzaciennes reflètent et classifient les hommes et les femmes qui composaient la société française de l’époque avec le but, notamment, de clarifier la notion d’identité. Les mots utilisés dans les portraits ne sont donc jamais choisis au hasard. Un mot aux apparences innocentes, comme la grâce, est en fait un concept strictement employé pour expliquer et typifier les personnages. Le mot grâce revient plusieurs fois dans les cinquante-quatre portraits que nous avons retenus pour cette étude, et particulièrement dans les portraits des femmes. Le mot grâce est, en fait, riche en significations et s’entoure d’un champ lexical lié à des notions identitaires. Le concept de la grâce contribue à la construction et au maintien de la compréhension binaire des genres ainsi qu’à la structure des classes sociales dans les romans balzaciens.